La sentence est tombé hier soir, tel un professeur qui donne une mauvaise note à son élève catastrophique : Moody’s a abaissé la note de la France d’un cran, la faisant passer de Aaa à Aa1.

Cette sanction ne pouvait être que prévisible et n’était qu’une question de temps lorsque l’on voit la politique économique du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. L’agence de notation vient punir principalement deux faits. Premièrement, les mesures prises pour aider la France à retrouver sa compétitivité sont bien trop timides pour être efficaces. De plus, elles ne s’appliqueront qu’à partir de 2014, une fois qu’il sera définitivement trop tard pour notre économie de rattraper le retard pris sur nos voisins européens. Deuxièmement, François Hollande et Jean-Marc Ayrault n’ont toujours pas lancé de réformes structurelles, seul moyen de diminuer de façon conséquente les dépenses de fonctionnement de notre pays. Nos voisins italiens et espagnols ont déjà commencé ces réformes et grâce à elles, pourront se sortir de leurs difficultés économiques. Au contraire, la France se dirige tout droit vers une situation financière identique à celle que connaissent l’Italie et l’Espagne.

Jusqu’à présent, le ministère de l’économie réussit à emprunter chaque semaine de l’argent sur les marchés financiers à un taux intéressant malgré la perte du AAA chez Standard & Poor’s au début de l’année 2012. Aujourd’hui, Moody’s est la deuxième agence de notation à avoir dégradé notre note maximale et les perspectives sont négatives chez Finch. Les prêteurs vont donc faire de moins en moins confiance à la France et les prêts vont devenir de plus en plus chers pour notre gouvernement. Un cercle vicieux s’installe, duquel il va devenir impossible de se sortir. C’est pourquoi, devant cette situation dramatique, le gouvernement se doit de réagir au plus vite pour prendre les dispositions nécessaires au redressement de notre économie. Je rappellerai juste à François Hollande et Jean-Marc Ayrault qu’ils ont dans un des tiroirs de leur bureau un document intitulé « Pacte pour la compétitivité de l’industrie Française ». Il serait bien que les propositions préconisées dans ce rapport soient réellement appliquées plutôt que de nous présenter des « demi-mesurettes » qui ne servent strictement à rien. Il en va de l’avenir de la France.

Lionel BRETIN