Les États-Unis vivent encore une fois un drame suite à la tuerie de Newton, il y a maintenant 10 jours. Il est plus qu'inquiétant de voir ce genre d'événement de plus en plus fréquent sur le térritoire américain. Nous avons tous en souvenir les fusillades de Columbine, de Virginia Tech ou plus récemment, en août dernier, dans un cinéma de Denver lors de l'avant-première du dernier Batman.

Ce dernier drame étant survenu lors de la campagne électorale pour le présidentielle américaine, il est dommage que le droit au port d'arme ne se soit pas installé au centre des débats. Nous n'avons eu le droit qu'à une suspension de la campagne pendant quelques jours. C'était pourtant l'occasion idéale pour avoir un vrai débat de fond. Mais la puissance du lobby des armes, représenté notamment par la Nationale Rifle Association (NRA), fait qu'un candidat à la Maison Blanche ne peut soutenir l'idée d'interdire le port d'arme. Celui-ci serait immédiatement sanctionné dans les urnes tellement cette permission est une institution aux États-Unis. L'argument premier des défenseurs du droit au port d'arme est que ce droit est inscrit dans la Constitution.

La réélection de Barack Obama est une chance pour lutter contre ce conservatisme aveugle. A l'orée de son deuxième et dernier mandat, Le Président américain n'a plus besoin de regarder les sondages et d'adapter sa politique en fonction des hausses et baisses de sa côte de popularité. Il n'a plus besoin de ménager les sensibilités des américains en évitant d'aller à l'encontre de leurs habitudes. Jusqu'à présent Obama laissait son empreinte dans l'Histoire en étant le premier Président des États-Unis noirs. Il peut définitivement entrer dans l'Histoire en interdisant (ou du moins en limitant) le port d'arme. Une Constitution peut se changer et être modifiée.

Le deuxième amendement doit donc disparaître de la Constitution des États-Unis. Laisser toutes ces armes en circulation sur le territoire américain ne peut amener qu'à se genre de drame, surtout lorsque l'on voit que la puissance et la taille des armes qu'il est possible de posséder ne sont pas limitées. Ni le nombre que l'on peut détenir. Ni la quantité de cartouches que l'on peut acheter. L'exercice au tir proposé par un père à ses enfants ne doit plus être l'activité familiale du week-end. S'exhiber avec ses armes ne doit plus être un motif de fierté. Se promener avec un pistolet à la ceinture ne doit plus être la normalité. Tuer des dizaines d'enfants ne doit plus être permis.

Mais au-delà du port d'armes, les États-Unis doivent s'interroger sur les raisons qui amènent des individus à de tels drames. Les auteurs de chacune des tueries ont tous un profil semblable : jeunes, amateurs de jeux vidéos, psychologiquement instables. Ces personnes ne sont, soit pas détectées, soit pas suivies. Nous ne connaissons pas de tels drames en France car, bien qu'il est possible de se procurer des armes, notre système scolaire permet de repérer les jeunes gens en difficulté sur le plan psychologique et à qui on doit apporter une aide. Cela permet d'éviter des tragédies comme celle de Newton.

Les États-Unis doivent prendre conscience de la gravité de tels drames, qui n'ont plus leur place au XXIème siècle. Il est temps de prendre des mesures efficaces pour aider ses enfants dans leurs souffrances et surtout pour leur éviter qu'elles ne se transforment en expéditions mortelles. Un accompagnement de ces jeunes est nécessaire pour leur montrer le chemin vers la vie adulte. Une vie qui devra se faire loin des armes.

Lionel BRETIN